Flash Info Sécurité des vols - Orages
Un rappel qui se veut opportun en cette saison estivale : appliquons une règle bien connue de tous : Voir et Éviter. Voir les phénomènes nuageux dangereux et les Éviter…
De nombreux accidents aériens se sont produits à proximité des orages. Il est souvent dit que la turbulence peut être extrême à l'intérieur d'un cumulonimbus et déchiqueter un aéronef.
Phénomène orageux dangereux pour notre pratique : © Météo France
En général la turbulence sous un orage peut être assez faible voire nulle mais la plupart des crashs se produisent près du sol lorsqu'un pilote se fait surprendre par des sautes de vent qui provoquent un décrochage. Une saute de vent est une variation brusque de la direction du vent qui est parfois accompagnée d'un accroissement de sa vitesse ou de rafales. Elle peut être causée par différents phénomènes dont le passage d'un front ou d'un creux barométrique, la rafale descendante sous un orage, un front de rafales à l'avant d'une ligne de grain, le vent catabatique, etc.
Ne pas s'approcher à moins de 20 milles marins (37 km) d'un orage sévère, alors qu'un pilote de planeur pourrait essayer d'utiliser les courants ascendants existant dans ou sous ce type de nuage, associant performances et dangers…
S'approcher d'un orage est très dangereux en vol : © Météo France
Ainsi, les cumulonimbus sont réputés extrêmement dangereux pour la navigation aérienne et il est recommandé de les éviter autant que possible. Ils peuvent être extrêmement sournois et un pilote inattentif peut se retrouver dans une situation très dangereuse tout en volant dans un air absolument calme en apparence. Nos « ultralégers » sont aussi plus sensibles aux turbulences et nécessitent de s’éloigner sans tarder de préférence dos au vent face à une formation orageuse en croissance (le contournement n’étant pas toujours la meilleure solution).
Malgré tout, il existe une gradation au niveau de la sévérité des orages. Il y a peu de différence quantitative entre une méchante averse engendrée par un cumulus congestus et un petit orage avec 3 coups de tonnerre engendré par un petit cumulonimbus. En général, les accidents liés aux orages n'impliquent pas une rupture de l'aéronef mais sont la conséquence d'effets secondaires de ceux-ci avec un aéronef cabossé par la grêle ou dont la voilure a été éventrée par une pluie diluvienne. La prévision de la sévérité d'un orage n'est pas une science exacte et il existe de nombreux cas où des pilotes se sont fait piéger en sous-estimant la violence de l'orage, qui s'est parfois brutalement renforcé.
Volez prudemment en observant les phénomènes nuageux et en identifiant les menaces associées. Pensez que renoncer à poursuivre un vol ou bien le différer représente souvent la meilleure décision.
© Météo France
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