Les crises ?
A l’occasion des 10 ans d’Aerobuzz, dont la Fédération est partenaire, Bertrand Piccard, qui était l’invité d’honneur et dont le charisme, les exploits, l’expérience aérienne, y compris dans l’ULM, sont exceptionnels, est revenu sur le changement de perception de l’aéronautique dans l’opinion publique depuis environ un an. « La honte de l’avion » est devenue clairement perceptible à l’occasion du dernier salon du Bourget. Les « gilets verts » ont alors relayé les « gilets jaunes ».
Même si ce « bashing » est souvent caricatural et violent, ce serait une erreur de l’ignorer ou de se réfugier dans des arguments anciens et souvent éculés. La communication « verte » tous azimuts à bon compte est un pis-aller qui crée plus de scepticisme que de solutions réelles. Dans ce contexte, il n’est pas évident d’assumer des « sports carbonés » au même titre que le nautisme ou la moto. S’agissant de notre pratique, les préjugés anciens sont nombreux, tant sur le bruit que sur les motorisations. La tentation du « pour vivre heureux vivons cachés » a aussi ses limites dans la durée. Une activité de privilégié dans un contexte environnemental contraint n’a pas grand avenir en l’état.
Et pourtant !
Pour Bertrand Piccard, il y a une occasion formidable de réconcilier la crise environnementale et la crise sociale en revenant à la technique, à la création et au vrai métier d’ingénieur. Dans ce cadre, et à une échelle modeste, notre activité est dynamique et prometteuse. Notre parc de machines est récent avec des moteurs propres sur des machines intrinsèquement optimisées pour voler au plus léger. Nous avons encore des constructeurs français, le cadre règle-mentaire non certifié est un écosystème propice à l’innovation. Et les ULM d’aujourd’hui sont bien loin des préjugés sur notre pratique. L’ULM reste par ailleurs une activité accessible. Avec 30 % de paramoteurs, qui alimentent aussi les autres classes, et un marché de l’occasion bien actif, nous ne sommes pas dans les ordres de grandeur de certaines machines haut de gamme qui cachent la forêt. Donc pour voler de manière innovante, variée et accessible, l’ULM est toujours un projet d’avenir et le succès de notre pratique ne se dément pas. Cette voix n’est pas évidente à faire entendre dans l’opinion, à une époque où la vidéo d’un chat qui tombe dans une piscine aura toujours plus d’audience qu’un exploit de Bertrand Piccard.
Les fondamentaux sont bons et notre activité a une formidable carte à (re)jouer !
N’oubliez pas la licence 2020 !
Bonnes fêtes
Sébastien Perrot
Président de la FFPLUM
ULM Info n°110 - décembre 2019