Vivement 2021 ! Plus que jamais ULM !
Nous n’allons pas regretter l’année 2020 et même si les incertitudes sont encore nombreuses, l’année 2021 devrait permettre de retrouver une certaine normalité. La Fédération, malgré la tourmente, se porte bien mais rien ne sera vraiment comme avant dans la grande famille de l’aéronautique.
En 2021, nous fêterons les quarante ans de la Fédération. L’ULM est né d’une aspiration à un vol motorisé simple et accessible, entre le vol libre et l’aviation certifiée qui s’était peu à peu éloignée de l’esprit des pionniers (celui de Santos-Dumont, de 1936, ou de l’immédiat après-guerre). L’esprit de l’époque cherchait aussi une aviation moins « sérieuse » et gourmande en pétrole, plus fun et innovante. Cette « aviation pirate » a trouvé sa légitimité grâce à la volonté fédératrice et consensuelle de son premier président Alain Dreyer qui a su réunir toutes les chapelles (déjà) et les grandes gueules (déjà) de l’époque.
C’est aussi grâce à la confiance et l’imagination de l’administration que notre règlementation a pu naître en évitant deux écueils, celui d’une anarchie complète qui aurait conduit à la fin de cette aventure, celui d’une règlementation certifiée pénalisante pour l’innovation et la pratique. Au fond, l’histoire de l’ULM a toujours navigué avec plus ou moins de succès entre ces deux écueils : l’éclatement en chapelles et une règlementation de type avion. L’histoire n’a pas été simple et linéaire, les accidents, parfois spectaculaires, ont durablement marqué les esprits. Mais la maturité a permis de trouver une place que personne aujourd’hui ne conteste.
Les menaces sont encore cependant nombreuses, celle de faire de nos ULM de nouveaux avions (avec ses contraintes), celles de résister à des administrations qui ont parfois perdu la culture aéronautique de terrain, celle aussi d’une tendance à « l’embourgeoisement » de nos pratiques et à une perte de l’engagement désintéressé. Comparons une voiture, une moto, un bateau, un téléphone de 1981 et d’aujourd’hui ; comparons aussi le coût de l’énergie…
Pourtant durant toutes ces années, l’ULM n’a jamais cessé d’innover : des chariots de Magallon au Sky Ranger de Franck Prévot, des machines Humbert au parachute de secours, de l’épopée Air Création à celle d’Aventure, des motorisations nouvelles et frugales venant des motoneiges aux premiers aéronefs électriques, la liste est longue, elle s’écrit encore. Les machines sont nombreuses et variées.
La crise que nous vivons permet de redéfinir plus nettement ce qui est essentiel, elle exige plus que jamais un cadre innovant et souple, responsable et légitime. Ce cadre existe et en investissant plus fortement sur la formation (mais pas sur la règlementation), nous maintenons un risque acceptable dans un contexte beaucoup moins tolérant.
En 1981, les pionniers avaient compris qu’il fallait aussi montrer notre pratique, pour créer l’envie et le désir. C’est donc à cette époque qu’a été créé le premier salon ULM de Blois principalement grâce à Christian Lhomme avec le soutien de la Fédération dont il a été longtemps un élu et le soutien de ce superbe titre qu’est Vol Moteur, avec une grande gueule incontournable et attachante : René Coulon.
Après un long travail de persuasion de différents acteurs, la Fédération organisera (avec Vol Moteur et bien d’autres partenaires !) le Mondial de l’ULM à Blois les 3, 4, 5 septembre 2021. Pour rassembler toute la famille de l’ULM, du paramoteur aux ULM dits performants, français et étrangers, pour faire une grande fête qui doit montrer que l’aviation de loisir simple et innovante est plus que jamais vivante et nécessaire !
Vivement 2021 !
Sébastien Perrot
Président de la FFPLUM