Mauvais film
Sur fond de décor d’un aérodrome désert et silencieux, offrant un nouvel espace de liberté à la faune sauvage, des femmes et des hommes adeptes d’Icare inexorablement cloués au sol, des machines volantes remisées au fond des hangars désormais devenus inaccessibles. Et pour parfaire le scénario, dame météo ne nous propose depuis quelque temps que du ciel bleu. Avouez qu’il y a là tous les ingrédients d’un mauvais film de série B. De quoi perturber certains d’entre nous.
Mais de grâce restons positifs et gardons le moral, la science et la médecine viendront sans aucun doute à bout de cette pandémie, soyez-en assurés.
ALORS ANTICIPONS LE REDÉMARRAGE DE L’ACTIVITÉ
Le moment venu, afin d’assurer un haut niveau de sécurité lors de la reprise de l’activité, il faudra compter sur l’engagement de tous : présidents, pilotes club, pilotes propriétaires.
Pour les présidents et responsables sécurité
Il serait souhaitable voire même nécessaire de mettre en place une ou deux journées maintenance mécanique en présence du mécano club (pour ceux qui en sont dotés). Inutile de préciser que nos machines sont confinées depuis plus longtemps que le covid-19, compte tenu d’une météo hivernale fortement dégradée qui avait déjà pénalisé l’activité.
Parmi les actions à mettre en œuvre, voici un exemple à prendre en considération afin d’éviter les surprises une fois dans les airs.
Les essences peuvent être conservées en moyenne pendant 2 à 3 mois si les conditions de stockage sont correctes (pas de température extrême, pas de courants d'air, pas d'exposition aux UV, etc.). En effet, leur qualité peut se dégrader avec le temps par oxydation plus ou moins rapide selon le produit et les conditions de stockage, entraînant la formation de gommes et de vernis.
Avant l'hivernage, nous vous recommandons de vidanger le réservoir de votre ULM. Le redémarrage sera de la sorte facile au printemps. L'ajout d'huile est sans effet sur le phénomène de dégradation du carburant et est même à proscrire : l'huile est un produit lourd qui risque de former des dépôts dans le moteur et de boucher le gicleur.
Pour les instructeurs
Il faudra être sur le pont dès les prémices de la reprise pour convaincre tous les pilotes de l’incontournable nécessité de faire un vol d’entraînement, afin de revoir les fondamentaux. D’autant plus que la Fédération a décidé tout récemment de porter l’aide pour le ReV de 40 € à 60 €. Alors pourquoi s’en priver, il en va de la sécurité de tous.
Conclusion
Sans aucune prétention d’être le prophète de la 25e heure, les propos tenus dans ce texte découlent du bon sens et il en va de la crédibilité de notre sport et des valeurs défendues par notre fédération. Mes amis, soyez patients et disciplinés, notre immense espace de jeu nous sera bientôt rendu. Ne mettons pas nos vies et celle des autres en jeu. En ces temps difficiles, prenez soin de vous.
Patrick Thavot
Vice-Président de l'Aéroclub Charolais (07115)
Instructeur ULM
Retraité de la Brigade de Police Aéronautique (BPA)