Fiche détaillée d'un retour d'expérience (REX)
Contexte et informations techniques
24/11/2012
Vigilance
Elève
Multiaxes
- Parachute
- Radio
- GPS
- de l'instruction
- un voyage - une navigation
Circonstances et récit
- Egarement
- Perte de contrôle en vol
- Autre (précicez ci-dessous)
Dépassement de compétences
Le week-end dernier, j’ai fait ma première grande navigation solo : un triangle d’une heure et demie vers une base ULM que je connais et que j’ai beaucoup visité avec mon instructeur, puis de là vers un aérodrome contrôlé ou nous avons aussi fait quelques tours de piste, avant de revenir au terrain. J’emporte le double de ma fiche de progression pour la faire viser aux escales, suivant la procédure en vigueur au club. A l’aise, météo correcte, pas d’angoisse particulière pour cet exercice très préparé. La première branche se passe sans encombre. En revanche la seconde sera un assez mauvais souvenir, pour une cause vraiment idiote.
En effet, lors de l’arrêt sur la base ULM, la personne qui m'accueille avec beaucoup d’amabilité, me dit « A la prochaine étape, ce ne sera pas comme ici. Là-bas, il y aura la taxe d’atterrissage à payer ». Sur le coup, je ne relève pas cette remarque, mais elle finit par s’insinuer dans ma tête après le décollage : je n’ai jamais payé de taxe d’atterrissage de ma vie, ni même vu faire. Je m’aperçois que je n’ai pas la moindre idée de la somme qua ça peut représenter. Je ne suis pas du tout certaine d’avoir emporté un moyen de paiement dans mon sac. Que se passe-t-il si on ne peut pas payer tout de suite ? Est-ce que je ne vais pas au-devant d’ennuis ? Je devrais être en train de suivre ma nav, de faire attention au pilotage, de regarder dehors. Au lieu de quoi je passe près d’un quart d’heure en mode passif, accrochée au GPS , à balancer entre décider de renoncer à l’escale et rentrer tout de suite au terrain au risque de me faire moquer, et foncer au risque d’avoir des embêtements dont toute la région fera de toute façon aussi ses gorges chaudes ensuite. Bref, au lieu de piloter, je gamberge. Finalement, je me lance et décide de continuer. S’il y a un problème, j’appellerai mon instructeur. Une fois la décision prise, ça va mieux. L’intégration et le posé se passent sans encombre. Quand je descends du skyranger, je n’en mène pas large quand même. J’ai l’impression de tout cumuler pour me faire remarquer : la fille, jeune pilote candidate à l’emport passager qui vient de garer son ULM à côté d’un ATR 42 et qui n’a sans doute pas assez en poche pour payer ce qu’elle doit. Finalement, tout se passe bien et très gentiment. D’abord on m’offre spontanément le choix d’adresser la facture à mon club ou de régler tout de suite. Et surtout, Je ne sais pas trop pourquoi, je m’étais imaginée qu’une taxe d’atterrissage, c’était forcément très cher, alors qu’on me demande 3 € et quelque centimes.
Enseignements à tirer :
Moralité, il faut VRAIMENT préparer ses vols dans le détail, et s’informer complètement de tous les paramètres, même ceux qui sont accessoires par rapport à la navigation. Mal géré, ça peut tout à fait devenir obsédant. Est-ce que ça m’a mis en danger ? Rétrospectivement, je pense que oui, surtout parce que le problème m’a inutilement mais vraiment obnubilé en vol pendant une partie de la deuxième étape de l’exercice. En plus, je l’ai corrélé avec les risques de subir des remarques plus ou moins machos. Pourtant, elles ne sont jamais venues depuis que je pilote, mais à les attendre, cette anecdote m’a montré que j’avais sans doute une tendance à sur-réagir à ça par anticipation. Ce REX est quelque part une thérapie que je m’impose contre ce travers. J’imagine bien que mon entourage aéronautique ne va pas avoir trop de difficulté à m’identifier.