Fiche détaillée d'un retour d'expérience (REX)
Contexte et informations techniques
11/12/2015
Technique
Pilote
Paramoteur
- un vol local
Circonstances et récit
- Collision au sol ou avec un obstacle sans perte de contrôle
- Sortie de piste
Le 12 11 2015 météo OK pour paramoteur : beau temps, vent faible SO, pas d’évolution prévue.
Vol programmé en paramoteur : Local élargi aller-retour vers un point connu - Durée : env. 1h.
Carburant embarqué 7L = env. 1h30 + 30' de sécu.
Décollage à pied vers 15h50. Aucun signe annonciateur de panne, tout va bien, le moteur ronronne normalement... Et je suis plutôt confiant, le GMP sort de révision !
Après 20' de vol, je ressent une légère vibration suivie d'une perte de régime. Je décide de faire demi-tour immédiatement en réduisant puis en essayant différents régimes. J'en profite néanmoins pour commencer à repérer des aires d'atterrissage...
Les vibrations s’intensifient, le moteur perd de sa puissance et je sent une odeur d'huile.
Finalement, le moteur s'arrête, moins de 20 secondes après ces signes. J'effectue une tentative de redémarrage sans succès : le moteur est moteur bloqué. Je n'insiste pas vu les symptômes.
Je repère un terrain d'atterrissage potentiel (il y a beaucoup de vignes dans le coin !).
J'effectue le choix du terrain (j'ai le temps, l'altimètre affiche 870m, je suis donc à env. 570m sol).
Les critères défilent dans ma tête : pas trop près d'une route ou d'un chemin menant à des habitations à cause des poteaux téléphone & ERDF (je ne les distingue pas de la hauteur à laquelle je suis), si possible éviter les champs avec des cultures hautes, ou labourés (sillons profonds), les pâturages (clôtures, barbelés, animaux...)...
Mon choix est verrouillé : c'est un petit terrain en herbe entouré de vignes, prolongé par un autre champ cultivé au cas où j'aurais mal négocié l'approche... J'écarte les coques de mon headset pour entendre le bruit du vent.
J'effectue quelques 360 pour perdre de l'altitude et repérer le sens du vent. L'observation des fumées confirme l'orientation du vent au sol. J'attaque ma prise de terrain, je fais quelques S en début de finale et j’atterris pile-poil, c'est bizarre comme on s'applique dans ces moments là...!Au sol, je jette un œil sur le moteur : le réducteur a lâché, ça pisse l'huile par le carter d’embrayage, l'hélice est souillée et l'arbre tourne dans le vide. J’identifie le lieu et j'appelle les copains restés au terrain.
Je plie et je transporte le matériel au bord de la route la plus proche en les attendant.
Les copains arrivent env. 30' plus tard, puis retour par voie terrestre... Merci les gars !En somme, c'est le vachage idéal...!
Enseignements à tirer :
Comme toute première expérience d'incident se terminant bien, elle aura forcément une influence (bénéfique j'espère) sur les prochains vols (préparation, appréciation des risques, prise de décision, etc...).
Avec le recul, heureusement que : 1) j’avais suffisamment de hauteur pour effectuer sereinement la manœuvre (large cône de plané),2) j'avais en tête la configuration des lieux (nous en avions parlé au briefing) avec beaucoup de vignes dans le secteur et peu de champs: j'avais toujours l’œil sur un champ providentiel,3) j'y voyais bien (visi, luminosité suffisante pour distinguer les obstacles), 4) j'avais un moyen de communication (Tél. mobile chargé).
Et puis... ne jamais faire confiance à la mécanique, surtout sur ces engins !Je suis preneur de tout conseil et de toute information concernant une éventuelle erreur identifié dans ce récit.
Je pense avoir été conforme à la règlementation.