Fiche détaillée d'un retour d'expérience (REX)
Contexte et informations techniques
31/07/2022
Météo
Pilote
Multiaxes
- Parachute
- Radio
- GPS
- un vol local
Montée initiale
- Rencontre de phénomènes météo dangereux en navigation (orage, turbulence, givrage)
- Feu / fumée en vol
Circonstances et récit
- Perte de référence visuelle
- Perte de contrôle en vol
Ne pas confondre brume et fumée!
- Dimanche 31 juillet 2022, le matin. Préparation du vol à partir de 9h. Brouillard sur le terrain, qui se lève peu à peu. A 10h la visibilité est bonne, mais il reste de la brume et beaucoup de petits nuages. Le taux d’humidité est en baisse mais élevé (90% à 8h).
- Décollage vers 10h en piste 27. L’appareil quitte le sol normalement. Début de montée initiale. Alors que je survole la forêt (300 ft?), j’aperçois un peu de « fumée » qui arrive sur mon bras gauche, venant de l’arrière. En quelques secondes le phénomène prend de l’ampleur. La « fumée » envahit tout l’espace devant moi, au point que j’ai beaucoup de mal à lire les indications des instruments. Note: je ne perçois aucune odeur particulière.
- Heureusement je vois encore suffisamment sur les côtés. Demi-tour, et retour d’urgence vers la piste. J’envisage d’abord de me poser à contre-QFU, mais je choisis de faire une PTU pour la 27. Dernier virage « aux fesses », parce que je ne vois pas bien la bille. Finale: la situation s’arrange, je vois mieux vers l’avant; on dirait que la « fumée » se dissipe (j’ai entre-ouvert ma porte). Courte finale: je vois normalement, l’atterrissage se passe bien. Retour au parking: plus rien ne reste de la méchante « fumée ». Aucune odeur: je confirme, avec mon nez, et ceux de deux témoins venus vers moi.
Inspection générale de l’appareil: aucune anomalie!
- Dimanche 31 juillet 2022, le matin. Préparation du vol à partir de 9h. Brouillard sur le terrain, qui se lève peu à peu. A 10h la visibilité est bonne, mais il reste de la brume et beaucoup de petits nuages. Le taux d’humidité est en baisse mais élevé (90% à 8h).
- Décollage vers 10h en piste 27. L’appareil quitte le sol normalement. Début de montée initiale. Alors que je survole la forêt (300 ft?), j’aperçois un peu de « fumée » qui arrive sur mon bras gauche, venant de l’arrière. En quelques secondes le phénomène prend de l’ampleur. La « fumée » envahit tout l’espace devant moi, au point que j’ai beaucoup de mal à lire les indications des instruments. Note: je ne perçois aucune odeur particulière.
- Heureusement je vois encore suffisamment sur les côtés. Demi-tour, et retour d’urgence vers la piste. J’envisage d’abord de me poser à contre-QFU, mais je choisis de faire une PTU pour la 27. Dernier virage « aux fesses », parce que je ne vois pas bien la bille. Finale: la situation s’arrange, je vois mieux vers l’avant; on dirait que la « fumée » se dissipe (j’ai entre-ouvert ma porte). Courte finale: je vois normalement, l’atterrissage se passe bien. Retour au parking: plus rien ne reste de la méchante « fumée ». Aucune odeur: je confirme, avec mon nez, et ceux de deux témoins venus vers moi.
Inspection générale de l’appareil: aucune anomalie!
Le terme "fumée" est en principe accompagné d'une odeur caractéristique puisque issu d'une combustion X ou Y
Il est donc probable que ce soit de la Buée (condensation) interne au cockpit qui opacifie les plexi glaces phénomène connu lorsque les conditions d'humidité et de température sont réunis.
Il est donc probable que ce soit de la Buée (condensation) interne au cockpit qui opacifie les plexi glaces phénomène connu lorsque les conditions d'humidité et de température sont réunis.
Que s’est-il passé?
Je pense que j’ai embarqué dans l’habitacle un volume d’air humide, autrement dit avec beaucoup d’eau sous forme de vapeur. Dans la montée initiale, la pression à bord a diminué, comme toujours. Le volume d’air a subi une décompression, ce qui a fait chuter sa température et provoqué la formation d’un brouillard. En fait, au moment du vol, les conditions atmosphériques étaient encore très proches de celles pour la formation du brouillard. Ledit brouillard ne s’était dissipé que partiellement quelques minutes avant. Autrement dit, il suffisait de peu pour inverser la réaction et re-condenser des gouttelettes d’eau.
On peut faire une analogie avec l’exemple simple de la formation d’un nuage orographique. Dans cette situation standard, le vent souffle vers une montagne, donc l’air monte le long de la pente. L’air au bas de la pente est clair mais humide. Un quelconque volume de cet air, au cours de l’ascension, subit une décompression (adiabatique, approximativement), ce qui a pour effet de condenser la vapeur d’eau en fines gouttelettes. Un nuage se forme, qui peut être épais et opaque.
Les deux situations sont comparables. Ceci dit, il doit être difficile de reproduire ce que j’ai observé (subi), parce que les conditions atmosphériques (pression, humidité, température, poussières…) pour que ça se produise doivent être très pointues. Sinon, beaucoup d’autres pilotes l’auraient observé et signalé comme un danger potentiel.
Il me reste à vérifier que l’incident ne se répètera pas. Je me rassure en me disant que le moteur n’est pour rien dans l’incident.
Remarque finale, et pas des moindres: mon ULM est un monoplace multiaxe propulsif, aile haute. Le pilote est à l’avant, dans une bulle offrant une visibilité parfaite des deux côtés. Le moteur est derrière le pilote, au-dessus de l’aile. L’arrivée de la « fumée » m’a immédiatement fait penser à un départ de feu moteur; mais j’ai pu me rassurer et m’éviter de paniquer, parce que la position du moteur est telle qu’il ne peut pas envoyer de la fumée dans l’habitacle. Que se serait-il passé dans un appareil de configuration classique, avec le moteur à l’avant? Pas sûr que le pilote aurait pu garder assez de sang-froid pour se dire qu’un vrai feu sent forcément le cramé. L’affaire aurait pu très mal se finir.