Fiche détaillée d'un retour d'expérience (REX)
Contexte et informations techniques
06/12/2024
Météo
Pilote
Multiaxes
- Horizon artificiel
- Parachute
- Radio
- Transpondeur
- GPS
- EFIS
- Tablette
- un voyage - une navigation
- Rencontre de phénomènes météo dangereux en navigation (orage, turbulence, givrage)
Circonstances et récit
- Collision au sol
- Perte de contrôle en vol
- Collision en vol
- Sortie du domaine de vol
Titulaire d'un CPL(H) avec 200 heures de vol, d'une licence de pilote de planeur avec 500 heures et environ 50 heures d'ULM sur multiaxe, je partage ici une expérience marquante lors d'une navigation en patrouille où j'étais le suiveur.
Le leader a demandé au contrôle d'autoriser une montée au FL75 afin de passer au-dessus d'une couche nuageuse qui semblait peu épaisse. Il volait avec le pilote automatique (PA) enclenché, tandis que j'étais en pilotage manuel. Une masse nuageuse se situait devant nous entre notre altitude actuelle (3500 ft) et le niveau que nous souhaitions rejoindre. À ce moment-là, je me suis dit qu'il aurait été préférable de monter en effectuant un 360°, la zone au-dessus de nous étant dégagée. Cependant, je n'ai pas suivi mon instinct, probablement en raison d'une confiance excessive dans le jugement du leader, bien plus expérimenté que moi.
Lorsque le FL75 a été approuvé, le leader a initié la montée au PA, et j'ai suivi en patrouille serrée. Passé 5000 ft, j'ai constaté que nous entrions dans la couche nuageuse, et les feux anticollision du leader ont rapidement disparu de mon champ de vision. À ce moment-là, il m'a informé sur la fréquence patrouille que la couche était bien plus épaisse que prévu et a amorcé une descente, laquelle a été approuvée par le contrôle. J'ai accusé réception tout en réalisant que la situation devenait critique : en patrouille serrée, en pilotage manuel, et sans PA, j'étais en train de pénétrer dans une zone IMC.
J'ai immédiatement focalisé mon attention sur l'horizon artificiel, en appliquant les bases de ma formation IFR (théorique et pratique) sur hélicoptère, qui m'a probablement sauvé dans cette situation. J'ai stabilisé les paramètres de vol, puis initié un virage de 180° vers la gauche. Cette décision était motivée par la crainte d'une collision avec le leader, situé sur ma droite. J'ai ensuite entamé une descente vers 3000 ft, en me forçant à ignorer mes sensations et à me fier uniquement à mes instruments. Conscient qu'il n'y avait pas d'obstacles au sol dans la zone, j'ai maintenu mon calme et attendu avec impatience de retrouver des conditions VMC. La vue du sol est finalement réapparue, me permettant de stabiliser pleinement l'appareil.
Pendant ce temps, le leader n'a pas rencontré la même difficulté, bien qu'il ait également été surpris par l'épaisseur de la couche. Grâce au PA, il a pu effectuer sa descente avec une consigne d'altitude, ce qui a largement réduit sa charge de travail.
Cette expérience m'a enseigné l'importance de suivre ses analyses instinctives et de ne jamais sous-estimer les risques liés aux conditions météorologiques. Elle a également renforcé ma conviction que la maîtrise des bases IFR est cruciale, même pour des pilotes évoluant principalement en VFR.
Le leader a demandé au contrôle d'autoriser une montée au FL75 afin de passer au-dessus d'une couche nuageuse qui semblait peu épaisse. Il volait avec le pilote automatique (PA) enclenché, tandis que j'étais en pilotage manuel. Une masse nuageuse se situait devant nous entre notre altitude actuelle (3500 ft) et le niveau que nous souhaitions rejoindre. À ce moment-là, je me suis dit qu'il aurait été préférable de monter en effectuant un 360°, la zone au-dessus de nous étant dégagée. Cependant, je n'ai pas suivi mon instinct, probablement en raison d'une confiance excessive dans le jugement du leader, bien plus expérimenté que moi.
Lorsque le FL75 a été approuvé, le leader a initié la montée au PA, et j'ai suivi en patrouille serrée. Passé 5000 ft, j'ai constaté que nous entrions dans la couche nuageuse, et les feux anticollision du leader ont rapidement disparu de mon champ de vision. À ce moment-là, il m'a informé sur la fréquence patrouille que la couche était bien plus épaisse que prévu et a amorcé une descente, laquelle a été approuvée par le contrôle. J'ai accusé réception tout en réalisant que la situation devenait critique : en patrouille serrée, en pilotage manuel, et sans PA, j'étais en train de pénétrer dans une zone IMC.
J'ai immédiatement focalisé mon attention sur l'horizon artificiel, en appliquant les bases de ma formation IFR (théorique et pratique) sur hélicoptère, qui m'a probablement sauvé dans cette situation. J'ai stabilisé les paramètres de vol, puis initié un virage de 180° vers la gauche. Cette décision était motivée par la crainte d'une collision avec le leader, situé sur ma droite. J'ai ensuite entamé une descente vers 3000 ft, en me forçant à ignorer mes sensations et à me fier uniquement à mes instruments. Conscient qu'il n'y avait pas d'obstacles au sol dans la zone, j'ai maintenu mon calme et attendu avec impatience de retrouver des conditions VMC. La vue du sol est finalement réapparue, me permettant de stabiliser pleinement l'appareil.
Pendant ce temps, le leader n'a pas rencontré la même difficulté, bien qu'il ait également été surpris par l'épaisseur de la couche. Grâce au PA, il a pu effectuer sa descente avec une consigne d'altitude, ce qui a largement réduit sa charge de travail.
Cette expérience m'a enseigné l'importance de suivre ses analyses instinctives et de ne jamais sous-estimer les risques liés aux conditions météorologiques. Elle a également renforcé ma conviction que la maîtrise des bases IFR est cruciale, même pour des pilotes évoluant principalement en VFR.
Cette expérience m'a permis de prendre conscience de l'importance de la formation IFR que j'ai reçue. Elle nous apprend, dès qu’un passage en couche est inévitable, à annoncer « je suis à l'intérieur », à se fier exclusivement à l’horizon artificiel et à ignorer nos sensations. J’ai mis plusieurs longues secondes à appliquer cette consigne, et ce délai a été particulièrement désagréable : j’avais l’impression d’être fortement incliné à gauche, alors que l’horizon m’indiquait un léger virage à droite. Malgré tout, cet enseignement m’a sauvé.
Je ne tenterai plus ce genre de manœuvre. L’aérologie était turbulente, et je pense que le leader a voulu monter pour éviter les turbulences. Cependant, les conditions météorologiques permettaient de maintenir notre altitude tout en restant à distance de la base des nuages.
J’ai également analysé que, dans mon rôle de suiveur, j’ai eu tendance à me décharger de toute responsabilité en pensant : « Il sait ce qu’il fait », et à ignorer ce que mon instinct me dictait.