Samedi 23 juillet mi-journée
La météorologie orageuse a bien été au rendez-vous. Nous avons été tôt réveillés par une pluie fine assez peu engageante. La situation nous obligeait à attendre que les plafonds bas se dissipent, tout en évitant que l’instabilité sur le relief ne prenne trop d’ampleur dans la journée. Le briefing organisation du matin a très vite décidé d’annuler l’étape du soir de Fayence dans une région qui est en vigilance orange. Nous aurions par ailleurs été dans la plus grande difficulté pour repartir de Fayence demain dimanche. C’est toujours un crève-cœur d’annoncer aux clubs qui nous accueillent que nous ne viendrons pas. Le gestionnaire de l’aérodrome (AAPCA) et le club ULM Hydroaeroconcept avaient prévu un orchestre et de très nombreux invités. Ils connaissent comme nous les contraintes de la météo et nous les remercions.
Les décollages ont démarré vers 10h de manière tout à fait classique. Mais les dégradations du front orageux ont obligé certains à faire demi-tour. Les décollages ont été interrompus durant près d’une heure. La moitié des participants est donc repartie vers 13h. Ce qui frappait en vol, ce sont d’abord les files de bouchon de juilletistes sur l’autoroute du Soleil. Nos équipes au sol (restauration, bagages, essence, logistique, récupération, assistance mécanique) ont eu beaucoup de mérites et certains ont mis presque 6h pour faire Valence-Carpentras.
La région est belle et tous les sites sont presque universellement familiers : d’Avignon au Mont Ventoux, de Vaison-la-Romaine à Beaumes-de-Venise. La lumière était cependant laiteuse et le vent fort qui nous poussait a presque doublé de force durant le parcours. Après le passage de la Drôme au niveau de Crest, nous avons cependant pris le temps de survoler le Château de Madame de Sévigné à Grignan où elle rédigea sa célèbre correspondance. La région est pleine de festivals et de scènes en plein air qui invitent à fureter entre nature, architecture et culture mais le tour ULM n’est pas un festival, bien que… Le massif que nous longions sur notre gauche était pris dans une masse dont on percevait de plus en plus la violence de l’activité.
Notre passage au-dessus du théâtre romain de Vaison-La-Romaine et le long des dentelles de Montmirail s’est fait dans un décor orageux très impressionnant, majestueux et violent : des éclairs un peu partout, de fortes averses orageuses. Le terrain de Carpentras a été pendant un long moment totalement inaccessible. Plusieurs machines ont donc fait des atterrissages de précaution sur des terrains voisins : Avignon, Orange, Valréas, deux machines se sont posées dans les champs par sécurité. L’orage est un phénomène météorologique dont on ne connaît jamais vraiment bien les limites. Une bonne dépression bretonne brasse, mouille, vente mais ne trompe pas car sa montée en puissance est prévisible. L’orage a une violence sournoise et soudaine. Nous avons ainsi vu un éclair tomber droit devant nous, le point d’impact était visible.
Bref, la première étape du tour, qui devait être une intermédiaire et qui est définitive va nous servir de havre de paix après une mise en jambe bien sportive. La végétation est sèche et un local émerveillé par nos machines se plaignait cependant que l’orage ne mouille pas assez car ce n’est pas suffisant pour la truffe dont la production journalière est passée de 1300 kg à 300 kg en 20 ans. Nous plantons les tentes dans le sol dur vidé de ses truffes.
Nous partons pour Montpellier demain avec un arrêt à Meyrargues.
Sébastien Perrot
(balise GPS Diogène)
Le briefing organisation du matin
Autogire qui détonne
France 3 est restée toute la matinée
En avant les histoires...
Bouchon sur l'autoroute du Soleil
La ville de Crest et la Drôme
Le Château de Madame de Sévignée à Grignan
Le theâtre de Vaison-La-Romaine
L'orage sur les dentelles de Montmirail
Le terrain de Carpentras est dessous
Un atterrissage sportif et humide, bravo au pilote, le fidèle Alain Catalan!
Commentaires
Réponse à Alain: L'étape n'a pas connu de "conditions limites". Il a fait beau; les cellules orageuses étaient éparses et très visibles. D'ailleurs, certains équipages ont choisi d'attendre sur un terrain étape avant de revenir sur la destination finale. Ne te laisse pas impressionné par la photo de mon atterrissage en bordure de plan pluvieux: ca a été un atterrissage très soft.
Alain Catalan, pilote du Tétras jaune de Sébastien Perrot
Bonne chance et bon vol pour l'équipage (Richard et Louise), de L'Ile d'Oléron !
D'habitude j'en suis, depuis 20 ans, mais cette année, le sort m'a obligé de rester à la maison.
Très bons vols à tous avec prudence, on reste attentif aux étapes suivants....
Amitiés à tous
Joseph
je vous souhaite un excellent 21ème Tour ULM plein d'émotions et de souvenirs.
Bien amicalement
Franck ( ex Président du Club ULM Aiglon )
Était ce bien prudent de faire ce vol dans des conditions limites ???
Bon tour à tous
Alain
Nous suivons tout ça de prés grasse au site.
bravo au quatre Oléronais.
Bon périple....Bon vol