Fortes chaleurs = DANGER pour l'aviation : phénomènes météo aléatoires, soudains, brutaux; dégradation des performances; fatigue équipage...      

Il nous semble indispensable de faire un rappel sur la prise en compte des performances de nos aéronefs et des pilotes pendant le décollage et sur les dangers du vol par forte température.

Les malheureux accidents de ce week-end nous imposent de faire un rappel sur les risques associés au vol par forte température. Cette météorologie caniculaire, très particulière, est génératrice de phénomènes inhabituels et inattendus auxquels peu d’entre nous sommes préparés.

Qui dit forte chaleur, dit thermiques puissants, les performances de votre ULM se dégradent :

• Les phénomènes météorologiques présents ce jour-là affectent la perception et la conscience de la situation du pilote,
• L’aérologie locale est ainsi nettement différente de celle que vous connaissez en d’autres saisons,
• Des thermiques non matérialisés peuvent apparaître subitement à des endroits inattendus,
• Les vents présents sont parfois intenses voire violents et génèrent des turbulences soudaines et dangereuses,
• Les distances de roulage et de décollage augmentent très nettement,
• Les taux de montée et les caractéristiques aérodynamiques diminuent fortement,
• Les performances de notre ULM  sont dégradées et nécessitent d’être prises en compte avant le décollage,
• En paramoteur, les ailes souples sont particulièrement sensibles aux turbulences intenses, pouvant provoquer une fermeture,
• Le moteur atmosphérique délivre également moins de puissance, à une hélice qui elle-même, sera moins performante dans ces conditions,
• L’atterrissage est parfois très hasardeux sur certaines de nos plateformes et en particulier en région montagneuse.

 

 

 

La température élevée entraîne une modification de la densité de l’air et les effets de l’altitude-densité donc moins de portance au moment où le moteur atmosphérique délivre également moins de puissance.

Les dégradations des performances au décollage sont significatives au-delà de 30°C, il convient donc de savoir lire et comprendre l’abaque diagramme de Koch (ci-dessus) pour éviter toute mauvaise surprise, car certains décollages ne sont plus possibles dans ces conditions.

La meilleure décision étant de renoncer à décoller ou de retarder son vol dans la journée.

 

Quelques précautions sages pour le pilote s’imposent également :

• Préférer des vêtements en coton qui absorbent mieux la transpiration, ils seront choisis amples et adaptés à la morphologie du pilote,
• Ne pas négliger un couvre-chef (casquette, bob…) de préférence en toile avec les indispensables lunettes de soleil,
• Le pilote et son passager débuteront le vol bien hydratés,
• L’emport d’eau (bouteille, gourde, Camelbak) afin de pouvoir s’hydrater régulièrement et en petite quantité,
• Éviter toute boisson alcoolisée ou alimentation trop riche qui pourrait entraîner une digestion pénible,
• Ne pas sous-estimer la fatigue générée par cette température élevée qui affecte particulièrement l’organisme et les capacités du pilote.

 

Une analyse pertinente de la météorologie du jour est impérative :

• Prendre en compte les alertes météo (vigilance jaune, orange ou rouge),
• Une lecture soignée de nos cartes de l’atmosphère reste primordiale (TEMSI, WINTEM, EMAGRAMME, PIOU-PIOU, WINDY…),

Chacun d’entre nous est menacé, même les sujets en bonne santé. Les sportifs et les personnes qui vivent dehors peuvent être aussi victimes de la déshydratation.

 

Les symptômes d’un coup de chaleur sont :

• Une fièvre supérieure à 40°C,
• Une peau chaude, rouge et sèche,
• Des maux de tête, des nausées, une somnolence,
• Une soif intense,
• Des convulsions jusqu’à une perte de connaissance,
• Une nette baisse de la perception de la situation,
• Une dégradation des performances physiologiques.

 

Nos capacités de pilotage suivent la même dégradation des performances aérodynamiques de nos appareils et entraînent une prise de risque majeure pour le pilote et son passager.

En règle générale, si vous le pouvez, évitez de voler par fortes chaleurs et préférez les vols du matin et du soir. Préservez-vous, ainsi que votre ULM, et votre plaisir du vol n’en sera que meilleur !

N’hésitez pas de vous rapprocher de vos instructeurs et de vos correspondants Sécurité des Vols.

Bonne lecture.

 

Liens divers

Complément d'information : Fortes températures, altitude densité... la sorcière

 

Diagramme et abaque de Koch 

  

Le Pôle Sécurité des Vols   

 

Les incendies de forêts, particulièrement fréquents en période estivale, sont susceptibles de mettre en cause la sécurité des aéronefs évoluant à leur proximité.

Outre les dangers dus à l'abaissement de la visibilité par fumée et à la présence de fortes turbulences, il peut exister des risques d'abordage avec les aéronefs de secours appelés à évoluer sur l'incendie. Ces aéronefs spécialisés de la Sécurité Civile (Canadair, DASH 8, hélicoptères et avions légers) travaillent dans des conditions de faibles visibilités et de fortes turbulences. Ils ne sont en conséquence pas à même d’assurer l’anti-abordage.

Si vous constatez la présence d’une fumée révélant un feu de forêt, vous devez :

• Vous en écarter au maximum, afin de laisser l'espace avoisinant disponible pour les aéronefs de secours présents ou attendus. L’AIP France ENR 1.1.13 « SURVOL DES INCENDIES DE FORÊT » précise qu’il est interdit de survoler les zones en cours de traitement à moins de 5 NM et à une hauteur inférieure à 1 500 m (5 000 ft) ASFC ;
• Signaler la présence de cette fumée à l’organisme de circulation aérienne avec lequel vous êtes en contact, à défaut à un organisme de la circulation aérienne proche de votre position, à défaut au SIV.
  
                                                                                                                                                         © DGAC
  

Le Pôle Sécurité des vols   

Ce dimanche 2 juillet 2023, le club ULM « A AIR O » a ouvert ses portes pour faire découvrir son activité.

Le club ULM « A AIR O » est un club associatif créé en 2018 et affilié à la FFPLUM. Il est basé dans le Nord de la France sur l’aérodrome de Lille Marcq-en-Barœul (LFQO). Il regroupe une trentaine de membres licenciés à la Fédération. À la tête de l’association, Gaëlle et Vincent DROULEZ, lui-même instructeur du club ULM.

Environ 80 personnes ont répondu présent. Chaque membre du club était sollicité pour inviter des personnes de son entourage désireuses de découvrir le monde de l’aéronautique, avec une prédilection pour les femmes et les jeunes. À la clef, des vols découverte à prix réduit.

 Plusieurs activités ont rythmé cette journée :

• Plus de trente vols découverte ont été réalisés tout au long de la journée principalement en multiaxes mais aussi quelques vols en autogire.

• Un simulateur de vol.

• Un stand dédié aux drones avec une démonstration de vol durant la journée.

• Une animation musicale avec un DJ, des reprises de morceaux populaires interprétées par un musicien talentueux et une démonstration de danse orientale.

La Fédération Française d'ULM était représentée par Julien Tourbez, pilote local et responsable du Pôle Numérique fédéral. Il a assuré des baptêmes en autogire.

Les bénévoles du club "A AIR O" ont orchestré avec dévouement et minutie cette journée, afin de faire découvrir et partager avec enthousiasme la passion de l'ULM à tous les participants.

              

L’expérience de notre séjour à Château Brillant-Pouance de l’année passée nous ayant laissé un souvenir de « reviens-y », nous avons décidé de faire notre semaine « monte en l’air » dans la région de Brioude.

Un départ des machines de notre base « Les Avant-Gardes LF4561 » échelonné le samedi matin avec une météo impeccable, à destination de la piste de Lurcy-Levis pour une escale. Les 8 machines ont tâté la piste fraîchement tondue, l’accueil comme à l’habitude a été convivial, madeleines et café nous attendaient.

Pendant ce temps, nos véhicules d’assistance (un 9 places et une voiture légère) étaient sur la route, pour l’aérodrome de Brioude.

L’aéro-club de notre camp de base, Brioude LFHR, nous a autorisés à parquer nos machines sur leur superbe terrain, pour notre semaine d’escapades auvergnates.

Nos hébergement, en l’occurrence des chalets au camping de La Bageasse, nous permettaient de passer de bonnes nuits afin de voler dans cette très belle région. Les véhicules nous ont permis la mobilité et les approvisionnements en carburant.Une organisation rigoureuse est nécessaire pour 16 personnes, ceci afin de suivre au mieux les horaires fixés, car à cette période, les activités orageuses arrivent en fin d’après-midi.

Toujours en départs espacés, machines rapides en premier, nous utilisions l’application Safesky pour échelonner nos arrivées.

Nous avons posé nos roues sur une dizaine d’aérodromes et de pistes ULM dont celles « Des vastes » et « col de Bear », certaines housses de nos sièges s’en rappellent encore, tant les fesses étaient serrées !

Nous avons reçu un accueil particulièrement chaleureux lors de nos visites à Saint-Priest-des-Champs (LF6321), Thérondels Douzalbats (LF1226), Langogne (LFHL). Nous remercions d’ailleurs les gérants de bases ULM qui nous ont autorisés à poser sans leur présence. À charge de revanche, notre base a tout pour accueillir ceux qui souhaitent découvrir notre région.

La préparation des repas que nous prenions au camping étaient assurée par deux copilotes, Lysiane et Xavier, ils ont mené de main de maître courses et cuisine, sans oublier Cathy qui nous a mitonné deux des repas que nous avons pris dans son restaurant, installé sur l’aérodrome de Brioude.

La pratique hors de nos zones de confort a permis aux pilotes de se faire une expérience supplémentaire, qui somme toute est autant enrichissante que valorisante. Les effets de l’altitude, des turbulences dues aux reliefs, des états de surface des pistes, etc... nous ont obligés à gérer cela au mieux, pour rester en sécurité.

Merci à tous ceux qui nous ont permis ces moments de plaisir.

© Photos  : Didier CABOURDIN