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Comme tous les ans, nous subissons les suites des dérèglements climatiques avec des températures dépassant les 40 ° pratiquement partout en France. L’altitude densité aujourd’hui sur notre terrain est de 2570 ft pour une altitude géographique de 124 ft….

Les machines et les hommes souffrent. Rappelons-nous que les performances sont largement dégradées lors de fortes chaleurs ; le diagramme de Koch ci-joint vous permettra de vous en rendre compte en temps réel. On évitera donc de se rendre sur des terrains en moyenne ou haute altitude par ces temps de canicule, ou alors tôt le matin à la fraiche, comme on dit au bar de l’escadrille.

Mais n’oublions surtout pas que ceci s’applique également en plaine, sur les pistes courtes que nous fréquentons régulièrement. Et n’oublions pas non plus que le manque de puissance pourrait rallonger considérablement notre distance de décollage et le passage des quinze mètres.

Quand les rapaces commencent à se mettre en l’air, les thermiques sont là et pour nous, dans nos machines légères, il est temps de rentrer au terrain…

Les 55 jours de confinement ont fait oublier aux riverains de nos terrains ou bases ULM notre activité. Les campagnes et les montagnes sont pleines de vacanciers qui n’ont pu partir sur des destinations exotiques. Alors soyons respectueux de notre environnement, limitons les tours de piste en montagne, soyons attentifs à l’occupation des terrains par les randonneurs, essayons de trouver le juste équilibre qui pérennisera notre présence dans ces lieux très souvent magiques. Notre maturité écologique a tout à y gagner, ainsi que nos activités de loisirs.

 

icone pdf Le diagramme de Koch

 

Bons vols.

 

jean christophe gibertJean Christophe Gibert

Commission formation Sécurité des vols

 

Préambule :

L’appareil accidenté était équipé d’un dispositif FLARM, permettant d’extraire les paramètres de vol. Le pilote de l’Evektor réalisait un voyage depuis l’aérodrome d’Eshott au Royaume-Uni, vers l’Île de Malte avec trois autres collègues.

La veille du jour de l’accident, à Gap Tallard, eut lieu un briefing concernant les conditions météorologiques du jour ainsi que les procédures de départ et d’arrivée de l’aérodrome de Barcelonnette. Quelques conseils pratiques pour le vol en montagne furent aussi exposés ; voler à droite dans les vallées, faire attention aux câbles et au soleil dans les yeux, etc. Un pilote français les accompagnait avec un RV4.

Les pilotes décollent à 09h30 de Barcelonnette, à destination de Castelnuovo Don Bosco. À la verticale du village de Larche (04), les pilotes décrivirent des cercles afin d’atteindre l’altitude prévue au briefing de 7000 ft pour franchir le col de Larche. Le pilote d’un autre ULM s’engagea en premier dans une vallée située à l’est de Larche, suivi par les trois autres aéronefs.

Trente secondes de vol après, les pilotes réalisèrent qu’ils ne franchiraient pas le relief qui leur faisait face.

Le pilote du RV4, qui les accompagnait et volait plus haut, leur indiqua plusieurs fois qu’ils s’étaient trompés de vallée !!!

 

Chronologiquement :

Deux pilotes parvinrent à faire demi-tour.

Un troisième, s’estimant à une hauteur sol trop faible, décida de procéder à un atterrissage forcé, l’avion se retourna à l’impact, le pilote en sortit indemne.

Le quatrième pilote, celui de l’Evektor, témoin de l’atterrissage « forcé » de son collègue, partit en vrille et percuta le sol lui aussi, en exécutant un demi-tour avec un virage « serré ». Aucun message radio ne fut entendu, l’ULM fut détruit, entraînant la mort du pilote et de son passager.

Le pilote de l’Evektor, titulaire d’une licence de pilote privé avion PPL(A) depuis 2009, totalisait environ 150 heures de vol. Le jour de l’accident, les conditions météorologiques étaient bonnes, le ciel dégagé, il n’y avait pas de vent ni de turbulences.

La faible expérience du pilote, combinée au stress provoqué par le « poser d’urgence » de son collègue contribua vraisemblablement au manque de discernement lors du virage de demi-tour.

L’absence de formation de type « montagne » et l’effet de pente entraînèrent une récession de la vitesse air, vitesse qui n’était plus compatible avec une inclinaison importante de l’aéronef lors du demi-tour.

L’erreur de navigation conduisit les pilotes à s’engager dans une vallée dont la pente n’était pas compatible avec les performances des aéronefs, leur inexpérience entraîna une trop tardive décision pour effectuer le demi-tour en toute sécurité.

 

Epilogue.

Force est de constater que le briefing de préparation, commun pour cette traversée, ainsi que tous les moyens électroniques disponibles, ne suffirent pas à prémunir les pilotes d’une erreur de navigation collective et une grave mésestimation de la pente du talweg emprunté.

Pourtant indispensable, une mise en garde avec un instructeur n’est pas obligatoire, en ULM comme en avion, dès lors que l’on n’atterrit pas sur une « alti-surface »!

Le vol en montagne nécessite, cependant, des connaissances et des techniques spécifiques avec lesquelles il est important de se familiariser afin de pouvoir le pratiquer en parfaite sécurité. Se tromper de vallée est une erreur courante en montagne !

 

Facteurs contributifs :

  • Faible expérience du pilote.
  • Stress possible suite au constat de l’accident d’un collègue lors d’un poser d’urgence.
  • Absence d’avertisseur de décrochage sur l’ULM.
  • Pilote non acculturé à l’effet de pente en montagne.
  • Erreur de navigation non détectée malgré les moyens électroniques.
  • Inexpérience du vol en montagne.

 

Bons vols !

laurent kerbrat

Laurent Kerbrat

Analyste sécurité des vols

 

 

 

En ce début de saison fortement retardé, notre passion, frustrée, contrariée pendant quelques mois, peut nous conduire à avoir envie de rattraper le temps perdu, de nous griser de retrouver notre liberté. « Et si on se lâchait un peu, on l’a bien mérité, non ? » ne manquera pas de nous souffler à l’oreille le Mister Hyde qui sommeille en nous, après quelques instants en vol. Alors avant de céder à ces tentations, il est important de réveiller en nous une bonne conscience de certains dangers.  

Bon nombre d’accidents qui surviennent chaque année auraient pu être évités. C’est par exemple le cas des accidents en vol basse hauteur, en dehors de toute phase de décollage et d’atterrissage. Le vol basse hauteur se veut souvent spectaculaire pour le passager, pour l’entourage au sol, grisant par le défilement rapide des éléments, sensationnel par les mouvements brusques de changements de trajectoire, flatteur pour l’ego du pilote par la démonstration de sa maîtrise.

Néanmoins, une étude de cas de l’Australian Transport Safety Bureau (ASTB) met en évidence que le vol basse hauteur est à l’origine de nombreux accidents du fait que :

  • Le nombre d’obstacles à éviter est élevé, beaucoup étant difficiles à détecter à temps, en particulier les lignes électriques ;
  • La charge mentale du pilote est plus élevée, du fait du nombre de dangers à prendre en considération en même temps ;
  • Il est possible de rencontrer des turbulences et du cisaillement inattendus, totalement inexistants à une hauteur plus élevée ;
  • Il n’y a aucune marge de manœuvre pour reprendre le contrôle de l’appareil en cas de difficulté inattendue.

Les deux principaux dangers du vol basse hauteur apparaissant dans cette étude sont :

  • L’impact avec une ligne électrique,
  • L’incapacité des pilotes à rétablir leur appareil après une mise en situation inusuelle (décrochage, virage engagé, second régime, perte de contrôle…).

 Outre que les lignes électriques se trouvent à des endroits où on ne les attend pas, les câbles sont très difficiles à voir en vol. Et même en ayant repéré une ligne, il est difficile d’évaluer correctement sa distance, du fait de l’absence de repères et d’illusions d’optique. Les brusques changements d’attitude nécessaires pour l’évitement ou effectués par pure volonté sensationnelle peuvent causer une sortie irrécupérable du domaine de vol. Les professionnels du travail aérien basse hauteur sont formés pour, effectuent des reconnaissances précises des lieux à survoler, planifient leurs trajectoires en amont afin de maîtriser les risques, et surtout ont un motif opérationnel légitime. Ce n’est pas notre cas lorsque nous volons pour notre plaisir.

Pour votre sécurité et le bonheur de vos proches, ne laissez pas votre enthousiasme vous emporter par le « radadavirus » à l’heure du retour à la liberté, et ne venez pas augmenter le nombre de ces accidents qui n’auraient jamais dû se produire. Prenez juste de la hauteur.

 

Jean-Marc Lezcano

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Vous trouverez ci-dessous la 5e partie d'un nouveau quiz interactif de 20 questions créé par le pôle formation - sécurité des vols. Retrouvez l'intégralité des quiz en cliquant ici (Partie 1 - Partie 2 - Partie 3 - Partie 4)

 

 

 

 

 

Vous trouverez ci-dessous la 1e partie d'un nouveau quiz interactif de 20 questions créé par le pôle formation - sécurité des vols. Retrouvez l'intégralité des quiz en cliquant ici (Partie 1 - Partie 2 - Partie 3)

 

 

 

 

 

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